La construction en pierre sèche - vers une reconnaissance possible comme patrimoine oral immatériel

Récolte de témoignages
Demande de reconnaissance à la Fédération Wallonie-Bruxelles avant de rejoindre l’inscription à l’UNESCO

 

En 2018, grâce à la mobilisation de plusieurs pays (France, Croatie, Italie, Espagne, Chypre, Grèce et Suisse), l’UNESCO a inscrit l’art de construire en pierre sèche sur sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Pour que la Belgique rejoigne cette liste prestigieuse, la technique de la construction en pierre sèche doit d’abord obtenir une reconnaissance régionale et nationale. En effet, le savoir et savoir-faire des murailleurs doivent d’abord être reconnus comme « chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles ».

C’est pourquoi les Parcs naturels des Deux-Ourthes et Haute-Sûre Forêt d’Anlier, le Centre des Métiers du Patrimoine « La Paix-Dieu » (AWaP) et l’asbl Qualité-village-Wallonie s’associent, dans le cadre du projet européen Interreg Va « Pierre sèche en Grande Région » pour constituer un dossier de candidature.

Ensemble, ils lancent donc un appel à témoignages à travers tout le pays: connaissez-vous quelqu’un qui a construit ou construit encore ces murs ? Les construisez-vous vous-même ? Possédez-vous des cartes postales ou photographies anciennes où ces murs sont visibles ? Des membres de votre famille vous ont-ils raconté en avoir construit ? Ce sont quelques questions dont les réponses pourraient bien être utiles afin de constituer le dossier de candidature national et international.

L’enquête en ligne est disponible sur les sites et les pages Facebook de Qualité Village Wallonie (qvw.be), du Parc naturel des deux Ourthes (www.pndo.be), du Parc naturel Haute Sûre Forêt d’Anlier (www.parcnaturel.be), du Centre des Métiers du Patrimoine “La Paix-Dieu” et permettra de soutenir la candidature nationale et internationale. L’enquête sera également disponible en allemand et en néerlandais.

Le projet Interreg VA « Pierre sèche en Grande Région* »

La pierre sèche (construction sans liant ni mortier) soutient voiries, berges et talus ; elle délimite les terrains et les jardins; elle garde le bétail dans les prés; elle a aussi servi à sculpter les pans de vallées, tout en les préservant de l’érosion…Et ce depuis des dizaines, centaines, voire des milliers d’années.

Et pourtant, le savoir-faire des murailleurs n’est que peu voire pas reconnu en Belgique: pas ou peu de formation spécifique à cette technique exigeante et aucune reconnaissance dans le secteur de la construction. Au cours  du XXe siècle, ce savoir-faire s’est peu à peu perdu : nouvelles méthodes de construction, nouveaux matériaux, délaissement des campagnes débouchant sur l’enfrichement de terrains cultivés expliquent sa disparition progressive. Toutefois tout n’est pas perdu, puisque quelques associations et projets ont vu le jour ces dernières années pour promouvoir ce patrimoine.

Les constructions en pierre sèche constituent donc encore un élément majeur du paysage et de la beauté de la Grande Région. Cependant, ce patrimoine est en péril : peu de personnes possèdent ce savoir-faire et les murs eux-mêmes disparaissent souvent par manque de (re)connaissance. Le projet InterregV5A « Pierre sèche en Grande Région », dont le chef de file est le Parc naturel des Deux Ourthes, réunit sept partenaires français, wallons et luxembourgeois qui œuvrent ensemble pour une valorisation de ce patrimoine et des savoir-faire qui lui sont liés.

*La "Grande Région" regroupe les Länder de Sarre et de Rhénanie-Palatinat en Allemagne, la Région Lorraine en France, la Région wallonne, les communautés française et allemande en Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.      

 

Retour à la liste des news