Nouveauté dans la collection "Carnets du Patrimoine"
L’Agence wallonne du Patrimoine sort un nouveau carnet du patrimoine sur les orgues de Wallonie. Celui-ci propose aux lecteurs de découvrir tant l’histoire de l’instruments, que ses aspects techniques, ainsi que des buffets exceptionnels, le tout richement illustré par des photographies de qualité.
La Wallonie compte un très grand nombre d’orgues. Densément peuplée, la région présente, en plus de ses grandes villes, une profusion de villes moyennes, de bourgs et de villages dans un paysage rural. Dans tous ces lieux, il y a presque toujours une église et dans celle-ci presque toujours un orgue. C’est ainsi qu’il y a près de trente ans, on a recensé environ 1 500 orgues sur le territoire wallon. Outre ceux situés dans les églises, ce nombre comprend aussi ceux des chapelles d’écoles et d’hôpitaux, des académies de musique et conservatoires, des particuliers et des grandes salles de concert. Tout ce « parc instrumental » présente naturellement de grandes différences : orgues de valeur ou de médiocre facture, protégés par un classement ou non, orgues entretenus ou à l’abandon, anciens ou modernes. Certains sont des instruments de concert, d’autres remplissent modestement leur fonction liturgique. C’est pourquoi aujourd’hui l’orgue à tuyaux constitue par sa complexité, sa valeur patrimoniale et son rôle artistique et social, un microcosme foisonnant.
En juin 1993, le ministère wallon de l’Aménagement du Territoire prend la décision de recenser tous les orgues situés sur le territoire. Mené en dix-huit mois et aboutissant à une publication de plus de 3 000 pages réparties en dix volumes, ce recensement passe en revue les 2 408 lieux de culte wallons, et décrit chacun des 1 490 orgues qu’ils abritent : 62 % des sanctuaires wallons disposent donc d’un orgue. Un travail statistique mené par arrondissement permet d’observer d’importantes différences de densité d’instruments : par exemple, sur les 191 églises que compte l’arrondissement de Namur, 79 % possèdent un orgue, tandis que dans l’arrondissement d’Arlon, cette proportion n’est que de 40 %. Assez naturellement, on constate que les orgues anciens sont les plus rares : sur le total de 1 490 évoqués plus haut, seuls vingt-cinq orgues ont conservé des éléments significatifs datant du XVIIe siècle, et quatre-vingt-sept du XVIIIe siècle. Assez logiquement, les XIXe et XXe siècles se taillent la part du lion avec respectivement 553 et 825 instruments.
Par la somme d’informations obtenues et par leur caractère exhaustif, l’inventaire facilite grandement les travaux de restauration, grâce à la documentation exemplative qu’il met à la disposition des artisans. Permettant l’accès à une vision globale du patrimoine organistique wallon, l’inventaire permet aussi de décider objectivement et en toute connaissance de cause des priorités en matière de classement (la Wallonie abrite septante-six orgues classés) ou de restauration. C’est ainsi qu’en 1998, peu après sa publication, il constitua l’outil à la base de la sélection des sept instruments (rejoints par un huitième en 2022) inscrits sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie : le buffet et l’orgue de l’église abbatiale Saint-Mathieu à Flône (Amay), le buffet et l’orgue de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Longueville (Chaumont-Gistoux), le buffet et l’orgue de l’église Saint-Martin à Marcq (Enghien), le buffet et l’orgue de l’église Saint-Paul à Steinbach (Gouvy), le buffet et l’orgue de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Bossut-Gottechain (Grez-Doiceau), le buffet et l’orgue de l’église abbatiale des bénédictines à Liège, le buffet et l’orgue de la chapelle Saint-Roch de l’ancien hôpital de Volière à Liège et le buffet et l’orgue de l’église Saint-Barthélemy (Mouscron).
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