Première condamnation pour pillage de pièces archéologiques sur sol wallon
Six mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 800 euros pour chacun des deux condamnés pour avoir pillé le sol archéologique wallon au moyen de détecteurs de métaux.
Même si de nombreux détectoristes détenteurs de l’autorisation exercent l’activité en parfaite collaboration avec l’Agence, il était important pour la Région wallonne de mettre fin à des pillages récurrents et à l’impunité des contrevenants, souvent difficiles à prendre sur le fait.
En 2021, l’Agence wallonne du Patrimoine est intervenue de manière préventive dans le cadre d’un projet d’aménagement de parc éolien à Eghezée – section de Taviers. Il s’agit d’un site d’occupation romain d’une superficie de 3004 mètres carrés. La zone dans laquelle se trouve le site est reprise à la carte archéologique en raison de la présence, connue par des fouilles du début du 20e siècle, d’un vicus occupé du 1er au 3e siècle, d’un fortin du 4e siècle après JC et d’un tronçon de la voie romaine Bavay-Tongres.
Depuis novembre 2021, ce site a fait l’objet de pillages récurrents contre lesquels trois plaintes furent déposées.
En septembre 2022, deux individus ont été interpellés par la police en flagrant délit de pillage. Au total, ce sont 49 objets qui sont saisis par la police dont des monnaies médiévales, des fragments de fibules romaines, plusieurs fragments de plomb lié à de l’artisanat métallurgique, de nombreuses tuiles romaines, des fragments de céramique romaine, un os animal d’époque romaine, des éléments plus récents (plombs de scellés de sacs de grain, fragments d’aluminium). Outre les objets dérobés qui n’ont pas pu tous être récupérés, les dégâts causés aux structures et à la compréhension du site sont dommageables au patrimoine. En effet, un seul petit clou dans une fosse, pourtant d’apparence anodine, peut changer toute l’interprétation que l’on peut tirer de celle-ci.
Photo © Waterloo Uncovered
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