Un grand homme nous quitte...

 

André MATTHYS est parti.  Un chêne est tombé et toute la forêt tremble. Une page se tourne … définitivement.

D’autres parleront de l’archéologue, de l’homme de savoir, de science.  Nous parlerons de son passage à la Région wallonne.

André MATTHYS a été le premier inspecteur général du Département du Patrimoine.  Il a piloté le regroupement dans un même service de l’archéologie ex nationale et des services de la protection et de la restauration.  Une gageure de réunir ainsi des personnalités, des cultures du travail différentes et de tracer une route.  Il a très vite compris l’importance de la communication, de la sensibilisation, soutenant l’organisation de colloques, journées d’étude, développant une véritable politique de publications vers des publics divers (les fiches du patrimoine inspirées par les fiches cuisine pour les pressés).

André MATTHYS aura marqué de son empreinte notre façon de travailler.  S’il voulait faire du patrimoine un acteur important de la vie en Wallonie, il avait aussi le souci de l’exporter.  Vers les autres Régions d’abord et on se souviendra de sa complicité avec son homologue flamand Edgard Goedleven qu’il va sans doute retrouver maintenant.  Ensemble, ils ont permis à la Belgique de s’affirmer sur la scène internationale.  C’était aussi la coordination avec la Région de Bruxelles-Capitale et la Communauté germanophone dans le groupe Errera.

André MATTHYS était l’homme des initiatives nouvelles : la première liste du patrimoine immobilier exceptionnel de Wallonie, les premiers dossiers « patrimoine mondial », la participation au réseau Herein du Conseil de l’Europe, le soutien à la réalisation des Atlas du Paysage.

Mais André MATTHYS était aussi un être jovial, bon vivant, attentif à ses semblables.  On se souviendra de son rire, de son goût pour la bonne chair, un petit verre.  Ses rondeurs tant dans son physique que dans sa façon de dire les choses, pas toujours celles qu’on voulait entendre que l’on soit agent ou ministre.  Il était aussi disponible pour ses agents, partageait leurs joies, un peu plus maladroitement leurs peines.  Il connaissait chacun par son prénom, saluant l’ouvrier comme le directeur.  Il voulait le meilleur de et pour chacun. Chacun le voyait à sa façon : supérieur, mentor, figure paternelle, ami … sans doute un peu de tout cela.

Le patrimoine vivra, mais autrement, sans lui.  André MATTHYS est parti, comme ces personnages de Folon qui s’envolent lentement.

 

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