Le patrimoine du XXe siècle en Wallonie (1895-1989)
Les jalons régionaux de l’architecture moderne en Wallonie
S’appuyant sur la déclaration de politique régionale wallonne 2019-2024 qui prévoyait qu’un inventaire du patrimoine architectural du XXe siècle en Wallonie soit réalisé, un groupe de travail conjoint a réuni, à l’initiative de la Ministre du Patrimoine, l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF).
Le travail a abouti à une liste de projets d’architecture du XXe siècle en Wallonie, identifiés comme des jalons représentatifs à l’échelle régionale de la modernité architecturale, de l’Art nouveau au post-modernisme, sur l’ensemble du territoire, qu’il soit urbain ou rural. Cette liste a été établie sur base, d’une part, du recensement réalisé par les universités belges francophones pour les Guides d’architecture moderne et contemporaine édités par la Cellule architecture à l’initiative de la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles et, d’autre part, sur le travail de terrain mené par les agents de l’Agence wallonne du Patrimoine en charge de l’inventaire régional et avec l’appui de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF).
Dans un contexte de démolition de témoins architecturaux du XXe siècle et en réponse aux appels du secteur associatif, architectural et universitaire, ce travail de recensement a été animé, durant plus de deux années, par l’esprit d’urgence qui avait présidé à la réalisation des autres inventaires historiques du XXe siècle : en Région de Bruxelles-Capitale, avec « l’inventaire d’urgence » dressé par le Sint-Lukasarchief et plusieurs fois actualisés par la Région dans l’inventaire du patrimoine architectural ; en Flandre, avec « Inventaris Onroerend Erfgoed » qui intègre plusieurs listes thématiques dédiées à ce sujet ; et en France, avec le label « Patrimoine du XXe siècle ». De la même manière que ces autres inventaires cités en exemples, la présente liste devra être actualisée dans le futur, comme elle devra être approfondie sur le plan local pour répertorier, en complément avec les présents jalons régionaux, les projets les plus significatifs à l’échelle d’une ville et d’une commune.
Sans valeur légale contraignante – le conseil en matière de patrimoine relève de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, tandis que les prérogatives de protection reviennent à l’Agence wallonne du Patrimoine –, cette liste de jalons régionaux de l’architecture moderne en Wallonie constitue une reconnaissance conjointe des parties prenantes du groupe du travail à l’égard de cet héritage exceptionnel et un engagement pour que celui-ci soit davantage pris en compte à l’avenir dans la protection du patrimoine. Pour certains projets, cela signifie qu’un classement puisse être initié. Pour d’autres, il peut s’agir d’un pastillage dans l’inventaire régional actuel. Quoi qu’il advienne, cette liste se veut une référence et un point d’appui pour ancrer la conservation et la rénovation des projets remarquables pointés.
Enfin, cette liste de 300 projets couvrant près d’un siècle (1895-1989) permettra, aux élus et aux citoyens, de se rendre compte des exceptionnelles qualités et de la diversité du patrimoine architectural moderne en Wallonie, témoin de l’engagement d’architectes et de leurs commanditaires tout au long du XXe siècle pour proposer un cadre de vie en phase avec leur époque. Ces projets sont soit des constructions neuves, soit des transformations de bâtiments plus anciens, mais dans lesquels l’intervention architecturale confère une nouvelle identité. Pour les personnes intéressées par un aperçu plus complet, l’Agence wallonne du Patrimoine publie à cette occasion un livre sur le sujet, Le XXe siècle en Wallonie. De l’architecture au patrimoine. De son côté, la Cellule architecture renvoie à la collection des Guides d’architecture moderne et contemporaine qui couvrira bientôt l’ensemble de la Wallonie, avec la sortie du dernier volume consacré à Louvain-La Neuve et au Brabant wallon fin mai. Un nouveau site internet sera également présenté à cette occasion par la Cellule architecture, reprenant la liste des jalons ici identifiés.
Liste des jalons régionaux de l’architecture moderne en Wallonie
La liste est organisée par ordre chronologique (1895-1989), selon la date de réalisation (livraison) des projets ; ceux pointés avec un astérisque (*) concernent les biens déjà classés comme monuments ou sites ; ceux qui sont soulignés concernent un ensemble architectural composé de plusieurs bâtiments qui ont, pour certains, un intérêt remarquable.
Dans le cas où un projet a été transformé, mais qu’il a été estimé qu’il restait suffisamment d’éléments constitutifs pour justifier sa place dans l’histoire de l’architecture moderne en Belgique, celui-ci a été maintenu (seuls les bâtiments entièrement démolis n’ont pas été repris). Une attention particulière a été accordée aux maisons d’architectes et à l’équilibre entre les typologies de bâtiments.
Enfin, la liste ne comprend ni les ouvrages de génie civil (tels que les ponts et passerelles), ni les équipements techniques (tels que les barrages, châteaux d’eau et stations de pompage), ni les composantes remarquables de sites industriels, ni l’art public. Pour ces différentes thématiques, des recensements approfondis, qui n’ont pas été menés par le présent groupe de travail, doivent être réalisés à l’échelle de la Wallonie pour en identifier également les jalons. Il en sera de même pour l’inventoriage systématique du patrimoine du XIXe siècle en dehors de l’Art nouveau qui est représenté ici (sont visés à l’avenir : éclectisme et styles néo, comme le néogothique, le néomosan, etc.).
La présente liste a été finalisée en date du 3 avril 2024.
1895-1914 – L’inscription dans la modernité
Villa White House à Spa
L’exploration de l’évolution de l’architecture en Wallonie durant la transition vers la modernité, entre 1893 et 1914, met en lumière le rôle pivot de l’Art nouveau. Au XIXe siècle, l’architecture en Belgique conjugue histoire et progrès, où les nouveaux édifices, comme les gares et les halles industrielles, témoignent d’une modernité insoupçonnée sous des apparences classiques. L’avènement de l’Art nouveau, incarné par la maison Tassel de Victor Horta à Bruxelles en 1893, marque une rupture profonde dans l’expression architecturale, privilégiant l’innovation et la fonctionnalité. La Wallonie, à l’intersection de diverses influences et grâce à un réseau ferroviaire développé, devient un lieu d’expérimentation architecturale fertile, illustré par les figures de premier plan que sont Paul Jaspar, Gustave Serrurier-Bovy et Georges Hobé, qui s’illustrent aux côtés des ténors présents dans la capitale (Victor Horta, Paul Hankar, Henry Van de Velde).
Surtout, la seconde génération des architectes de l’Art nouveau, au départ de leurs ateliers en Wallonie ou à Bruxelles, livrent ici des projets dont l’écriture personnelle, originale, reste encore méconnue (Oscar Van de Voorde, Victor Rogister, Paul Comblen, Georges De Porre, Paul Saintenoy, Jules Lalière, Édouard Frankinet, Paul Hamesse, Fernand Bodson, Clément Pirnay, Albert Dumont, Paul Dubail…). Ce panorama architectural témoigne de la quête d’un nouvel art de vivre, marqué par le confort moderne et une ouverture internationale (notamment vers le Jugendstil – l’Art nouveau germanique – et l’École de Nancy), soulignant l’importance de l’Art nouveau dans la transition vers l’architecture contemporaine.
- Maison Bénard à Liège, Paul Jaspar, 1895 (rue Lambert-le-Bègue, 15).
- Villa White House à Spa, Paul Jaspar, 1895 (avenue Professeur Henrijean, 19).
- Villa Little Lodge à Spa, Georges Hobé, 1899 (avenue Professeur Henrijean, 25).
- Maison Dorée à Charleroi, Alfred Frère, 1899 (rue Émile Tumelaire, 15).*
- Maison Gaspar-Thibaut à Gosselies (Charleroi), Oscar Van de Voorde, 1900 (rue Theys, 16).*
- Kiosque du parc communal à Péruwelz, Léon Pavot, 1900 (rue Albert Ier).*
- Maison à Arlon, architecte inconnu, vers 1900 (avenue de la Gare, 29).*
- Maison et magasin Collard à Spa, Gustave Charlier, 1902 (rue du Marché, 24).*
- Maison Rogister à Liège, Victor Rogister, 1902 (rue Lairesse, 37).
- Maison Comblen à Liège, Paul Comblen, 1902 (rue des Augustins, 33).*
- Maison Janssens-Lycops à Liège, Paul Jaspar, 1903 (rue du Jardin botanique, 34).*
- Villa L’Aube à Liège, Gustave Serrurier-Bovy, 1903 (avenue de Cointe, 2).*
- Maison du peuple à Pâturages (Colfontaine), Eugène Bodson, 1903 (rue du Peuple, 1).*
- Maison Hoër à Tournai, Georges De Porre, 1904 (place Victor Carbonnelle, 5).
- Maison Piot à Liège, Victor Rogister, 1904 (rue de Sélys, 17).*
- Modern Hôtel à Soignies, Émile François, 1904 (rue de la Station, 73).*
- Maison Van der Schrick à Liège, Paul Jaspar, 1905 (rue du Vieux Mayeur, 38).*
- Maison et ateliers Counet à Liège, Victor Rogister, 1905 (place du Congrès, 19 et rue du Parlement, 2, 6-8).
- Villa Haute Bise à Sosoye (Anhée), Victor Horta, 1905 (rue du Chêne, 33).
- Maison Losseau à Mons, Paul Saintenoy et Louis Sauvage, 1905 (rue de Nimy, 37).*
- Maison Lalière à Namur, Jules Lalière, 1906 (avenue Cardinal Mercier, 48).
- Le château de fer à Ath, architecte inconnu, 1907 (rue de la Station, 8).
- Börnene’s hus à Loverval (Gerpinnes), architecte inconnu, 1907 (rue de la Jonquière 28).
- Maison Leclef à Dinant, Édouard Frankinet, 1907 (rue Alexandre Daoust, 53).*
- Maison Bastin dite des médecins à Charleroi, attribuée à François Guiannotte, 1908 (rue Léon Bernus, 40).*
- Villa Beau-Site à Genval (Rixensart), Paul Hamesse, 1908 (avenue des Combattants, 14).*
- Aubettes et abris en bois de Balmoral à Spa, Georges Hobé, 1909 (rond-point N629 Spa-Eupen, avenue Léopold II, avenue Princesse Clémentine, chemin du Golf).
- Plaine des jeux de Namur(stade des jeux et théâtre en plein air), Georges Hobé, 1910 (route Merveilleuse et avenue Marie d’Artois).*
- Université du Travail de Charleroi, notamment le bâtiment Zénobe Gramme, Albert Dumont et Alexis Dumont, 1911 (boulevard Solvay, 31*) ; l’ancien palais de l’Art wallon (aujourd’hui BPS22), Gabriel Devreux, 1911 (boulevard Solvay, 22*) ; le bâtiment administratif et la bibliothèque, Alexis Dumont et Marcel Van Goethem, 1931 (boulevard Roullier, 1*).
- Promenoir de Meuse à Namur, Georges Hobé, 1911 (avenues Baron Alphonse de Moreau d’Andoy, Baron Louis Huart, Isabelle Brunell et rue des Quatre Fils Aymon, avenue Comte Paul de Smet de Naeyer).
- Maison Lenders à Liège, Fernand Bodson, 1911 (quai Godefroid Kurth, 61).
- Maison Pirnay à Liège, Clément Pirnay, 1912 (rue Dartois, 44).*
- Maison Heythuysen à Liège, Clément Pirnay, 1913 (quai des Ardennes, 15).
- Athénée et lycée de Morlanwelz, Ghislain Demoulin et Paul Dubail, 1913 (rue de l’Enseignement, 8-10).
- Théâtre Varia à Jumet (Charleroi), Eugène Claes, 1914 (rue Joseph Lambillotte, 3).*
- Ancien foyer populaire des usines Henricot à Court-Saint-Étienne (aujourd’hui centre culturel du Brabant wallon), Armand Delalieux et André Dautzenberg, 1914 (rue Belotte, 3).*
1918-1945 – De la reconstruction à la Seconde Guerre mondiale
Cité des Hougnes à Verviers
La période de reconstruction en Belgique entre les deux guerres mondiales souligne comment les efforts de reconstruction ont été influencés par un mélange de patriotisme régionaliste et d’ouverture aux courants esthétiques modernes. Après les destructions massives, une pénurie de logements conduit à une initiative nationale de reconstruction, favorisant initialement un retour aux styles architecturaux régionaux traditionnels. Cependant, l’exposition des arts décoratifs de Paris en 1925 encourage une progressive adoption de l’Art déco, reflétant un abandon graduel ou une interprétation personnelle des styles historiques, porté par des architectes dont le langage architectural traduit une recherche de raffinement (Marcel Depelsenaire, Henry Lacoste, Jean Lejaer, Alexis Dumont, Gustave Moureaux, Philippe Alphonse Vancraenenbroeck…).
À partir de 1930, la période voit également l’émergence du mouvement moderne, porté par l’influence croissante des revues d’architecture participant à la promotion de l’avant-garde, l’essor des expositions internationales (le centenaire de la Belgique en 1930 et l’exposition internationale de la technique de l’eau à Liège en 1939) et le financement des infrastructures publiques, comme les écoles, par l’office de redressement économique (dont le service de l’architecture est dirigé par Henry Van de Velde). C’est dans ce contexte que s’affirment des personnalités phares comme les frères Henri et Marcel Leborgne ainsi que Victor Bourgeois à Charleroi ou la génération qui réalise à Liège une série d’équipements d’envergure (Jean et Joseph Moutschen, Georges Dedoyard, le groupe L’Équerre).
À leurs côtés, plusieurs figures reconnues de la capitale (Victor Bourgeois, Louis-Herman de Koninck, Charles Van Nueten) ou en Flandre (Jos Smolderen, Henri Vaes) réalisent, aux côtés d’architectes implantés localement, des projets remarquables en Wallonie (Albert-Charles Duebserg à Verviers, Pierre Rousch à Seraing, Albert Ghéquière à Namur, Joseph André à Charleroi, Henri Snyers, Robert Toussaint et Melchior Jeurgen à Liège, Fritz Maiter à Malmedy, Ivan Dethier à Spa, Eugène Bodson, Guillaume Vleugels, Josse et Achille Mouton autour de Mons…).
- Site de Bléharies à Brunehaut, notamment l’église Saint-Aybert*, la place et la maison communale, Henry Lacoste, 1919 (rue Wilbault-Bouchart).
- Maison Dermine à Charleroi, Marcel Depelsenaire et Jules Laurent, 1920 (boulevard Audent, 42).*
- Cité des Hougnes à Verviers, Carlos Thirion, 1921 (rue Léopold Mallar).
- Ferme modèle Le Pachy à Bellecourt (Manage), Paul Dubail, 1922 (Chaussée de Bascoup, 2).
- Le Forum à Liège, Jean Lejaer, 1922 (rue du Pont d’Avroy, 14 et rue du Mouton Blanc, 18-20).*
- Maison Bacot, ancien comptoir d’outremer à Liège, Clément Pirnay, 1922 (rue Dartois, 42).*
- Maison du peuple à Poulseur (Comblain-au-Pont), architecte inconnu, 1922 (place Puissant, 5).*
- Maison du peuple à Dinant, Fernand Brunfaut, 1922 (place Joachim Patenier, 8-9).*
- Église Saint-Pierre de Maubroux à Genval (Rixensart), architecte inconnu, 1923 (rue de la Station, 30).
- Maison Alexis à Liège, Clément Pirnay, 1924 (rue Dartois, 31).
- Cimetière militaire de l’Orée de la Forêt à Rossignol (Tintigny), Henry Lacoste et Louis Madeline, 1924 (rue de la Chaussée romaine, 164).
- Collège Cardinal Mercier à Braine-l’Alleud, Ernest Delune, Henri Vaes et Henry Lacoste, 1925 (chaussée de Mont-Saint-Jean, 83).
- École normale provinciale de Jodoigne, Alexis Dumont, 1926 (chaussée de Tirlemont, 85).
- Le Trocadéro à Liège, Maurice Devignée, 1926 (rue Lulay-des-Fèbvres, 6).*
- Maison Bertinchamps à Charleroi, Marcel Depelsenaire et Jules Laurent, 1926 (rue Clément Lyon, 29-31).
- Ferme-école provinciale à Waterloo, Léon Mercenier, Fernand Bodson et Gustave Maukels, 1926 (drève des Dix Mètres, 36).*
- Villa Bornman à Verviers, Gustave Moureaux, 1927 (avenue Léopold II, 6).
- Logements sociaux Reine Élisabeth à Liège, Joseph Dehareng, Louis Jacquet, Melchior Jeurgen, Alfred Lobet, Henri Michel, Victor Reuter, Fernand Sacré-Turin, Edgard Thibeau et Joseph Vaessen, 1927 (quai des Ardennes, boulevard Émile de Laveleye, rues de Stavelot, de Wetzlar, de l’Amblève et de la Vesdre).
- Cité Naniot à Liège, notamment logements Seeliger et la cité-jardin, Melchior Jeurgen, 1928 et 1930 (rues Julien Lahaut, Naniot, des Lys, boulevards Léon Philippet et Jean-Théodore Radoux) ; quartier-jardin de Sainte-Walburge, Georges Faniel, 1949 (boulevard des Hauteurs).
- Maison du peuple à Dour, Philippe Alphonse Vancraenenbroeck, 1928 (pace Émile Vandervelde, 28).*
- Musée des Beaux-Arts à Tournai, Victor Horta, 1928 (rue de l’Enclos Saint-Martin, 3).*
- Église Saints-Pierre-et-Paul à Comines-Warneton, Jean Robert (Jan) Vanhoenacker, John Van Beurden et Joseph (Jos) Smolderen, 1924-1928 (place de l’Abbaye).*
- Quartier des Carmes à Namur, Édouard Frankinet, Émile Dickschen, René Collin, Léopold Thomé, Georges Nihoul et Jean Delooz Mignon, 1929-1939 (rues des Croisiers, des Carmes, Godefroid et Saint-Joseph).
- Maison Hoffsummer à Verviers, Albert-Charles Duesberg, 1929 (avenue des Tilleuls, 24).
- Cimetière de Lessines, Henry Lacoste, 1930 (chemin d’Ath, 5).
- Église Saint-Vincent à Liège, Robert Toussaint, 1930 (angle de l’avenue Albert Mahiels et du quai Mativa).
- Abbaye Notre-Dame de Clairefontaine à Cordemois (Bouillon), Henri Vaes, 1930 (Cordemois, 1).
- Villa Snyers à Liège, Henri Snyers, 1930 (avenue de Beaumont, 11).
- Cité du Tribouillet à Liège, notamment l’immeuble HBM de la société nationale, attribué à Frans Seroen, 1930 (à l’angle du boulevard Ernest Solvay et de la rue Joseph Remy) ; les immeubles HBM de la société uccloise, Fernand Bodson, 1930 (rue Nicolas Pietkin, 19) ; les maisons de la société des tramways de Liège, Louis-Herman de Koninck et Alfred Nyst, 1930 (rue Nicolas Pietkin, 1-5) ; les immeubles du foyer jumétois, Victor Bourgeois, 1930 (boulevard Ernest Solvay, 198-202).
- Ploegsteert Memorial à Comines-Warneton, Harold Chalton Bradshaw, 1931 (rue de Messines).*
- Val Benoît à Liège, notamment l’ancienne centrale thermoélectrique et l’ancien laboratoire de thermodynamique, Albert-Charles Duesberg, 1932 (rue Ernest Solvay, 15) ; l’ancien institut de mécanique, Fernand Campus, 1939 (rue Albert Duesberg, 4) ; l’ancien institut de chimie et de métallurgie, Albert Puters, 1936 (rue Marie Curie, 2) ; l’ancien institut de génie civil, Joseph Moutschen, 1936 (quai Banning, 6).
- Maison Masse à Quaregnon, Mathieu Pigeolet, 1932 (rue Jules Destrée, 355).*
- Le Grand Chéniat à Loverval (Gerpinnes), notamment la villa Genval et la villa Bailleux, Marcel Leborgne et Henri Leborgne, 1929 (route de Philippeville, 13 et 14) ; la villa Les Mésanges, Marcel Depelsenaire, 1930 (allée des lacs, 8) ; la villa Dewez*, Marcel Depelsenaire, 1932 (route de Philippeville, 12) ; le manoir du Chéniat, Marcel Depelsenaire, 1932 (allée des Lacs, 3) ; la villa Paquet, Marcel Leborgne, 1936 (allée des Templiers, 12).
- Église Notre-Dame du Travail à Bray (Binche), Henri Balthazar, 1932 (place du Levant).*
- Maison Sanquin à Liège, Yvon Falise, 1933 (rue Adrien de Witte, 3).
- Maison De Koninck à Godinne (Yvoir), Louis-Herman De Koninck, 1933 (rue du Pont, 31).
- Luxson-Ciné (cinéma de la maison du peuple) à Frameries, Josse Mouton, avec la collaboration d’Achille Mouton, 1933 (avenue Joseph Wauters, 2).
- Ancienne église conventuelle franciscaine du Garnstock à Baelen, Domnikus Böhm, 1933 (Eupener Strasse, 191).
- Ancien siège des pianos De Heug à Charleroi, Marcel Leborgne, 1933 (quai Arthur Rimbaud, 5).*
- Maison Spailier à Spa, Ivan Dethier, 1934 (avenue Marie-Thérèse, 23).
- Maison et atelier Pion à Tournai, Henry Lacoste, 1935 (rue de l’Enclos Saint-Martin, 18).
- Villa Talpe à Dottignies (Mouscron), Jules Ervyn, 1935 (boulevard des Canadiens, 127).
- Église du Sacré-Cœur à Saint-Servais (Namur), Albert Ghéquière, 1934 (chaussée de Waterloo, 356).
- Résidence Université à Charleroi, Marcel Leborgne, 1935 (boulevard Gustave Roullier, 5).
- Ferme modèle à Presles (Aiseau-Presles), Marcel Leborgne, 1935 (rue de la Caoterie, 20).
- Maison Thomas à Hyon (Mons), René Panis, 1935 (rue Houzeau, 118).
- Transformation du passage Lemonnier à Liège, Henri Snyers, 1936.*
- Hôtel de ville de Charleroi, Jules Cézar et Joseph André, 1936 (place Vauban).*
- Groupe scolaire du Centre à Cuesmes (Mons), Guillaume Vleugels et E. Rousselle, 1936 (rue Ferrer, 1-3).
- Athénée de Herstal (ancienne école moyenne), Joseph Moutschen, 1936 (rue Jean-Lambert Sauveur, 59).
- Athénée de Seraing (ancien lycée de jeunes filles), Pierre Rousch, 1936 (rue de l’Industrie, 27).
- Athénée royal Adolphe Sax à Dinant, Georges Fastrès et Eugène Moureau, 1936 et 1982 (quai Jean-Baptiste Culot, 24 et rue Saint-Pierre, 139).
- École communale de Silly, Géo Bariseau fils, 1937 (rue Saint-Pierre, 4, 6 et 8).
- Maison Mattot à Charleroi, Marcel Leborgne, 1937 (boulevard Frans Dewandre, 3).
- Maison Darville à Charleroi, Marcel Leborgne, 1937 (rue de Bomerée, 132).*
- Logements sociaux Jamme à Liège, Melchior Jeurgen, 1937 (rue Louis Jamme, 8-20).
- Mémorial interallié et église du Sacré-Cœur et Notre-Dame-de-Lourdes à Liège, Joseph (Jos) Smolderen, 1937 (rue Saint-Maur, 93).*
- Exposition internationale de le technique de l’eau 1939 à Coronmeuse (Liège), notamment l’ancienne crèche Reine Astrid, groupe L’Équerre, 1937 (quai de Wallonie, 1) ; l’ancien palais permanent de la ville de Liège, Jean Moutschen, 1938 (quai de Wallonie, 7) ; le mémorial Albert Ier, Jean Moutschen, 1938.
- Brasserie des Alliés à Charleroi, René Dubois, 1938 (rue de Mons, 8).*
- Résidence Albert à Marcinelle, Marcel Leborgne, 1938 (avenue Marius Meurée, 99 et rue Charles Ernest).*
- Cité de l’enfance à Marcinelle, notamment les anciens pavillons*, Marcel Leborgne, Raymond Van Hove et Victor Bourgeois, 1938 (avenue Eugène Mascaux) ; l’ancien siège administratif des œuvres sociales du Pays de Charleroi, Victor Bourgeois et Marcel Leborgne, 1949 (rues de la Cité de l’Enfance et de l’Orphelinat) ; l’ancienne pouponnière Le Berceau, Victor Bourgeois, 1955 (rue de l’Ophelinat, 80).
- Piscine communale Mon repos à Malmedy, Fritz Maiter, 1938 (avenue de la Libération, 3).
- Groupe scolaire primaire des garçons à Quaregnon, Léon Leclercq, 1938 (rue Louis de Brouckère, 108).
- École communale du centre à Roux (Charleroi), O. Esgain, 1938 (rue Alexandre Lepage, 8).
- Hôtel de ville de Leuze-en-Hainaut, Georges Dubuisson, 1938 (avenue de la Résistance, 1).
- Lycée Léonie de Waha à Liège, Jean Moutschen, 1938 (boulevard d’Avroy, 96).*
- Cité Reine Astrid à Quaregnon, notamment l’école de l’Égalité, Charles Petiau, 1938 (rue de l’Égalité, 102) ; le stade communal Louis Piérard, Jacques Dupuis, Maurice Lhoir et Jean Van Laethem, 1955 (rue Alphonse Brenez) ; les maisonnettes pour Vieux Travailleurs, Jacques Dupuis et Simone Guillissen-Hoa, 1953 (rue Edmond Leburton, 1-34) ; la cité de Quaregnon, Jacques Dupuis, 1952 (rues de l’Amitié, 1-23, de Condé, 1-12 et 13-36, Edmond Leburton, 1-34 et avenue du Travail, 50-110 et 109-125).
- Ancien Grand Bazar de Verviers, Émile Burguet et Walthère Closson, 1939 (Pont aux Lions).
- Ancienne Amicale Solvay de Couillet, Éléazar Cozac, 1939 (rue de Châtelet, 442).*
- Hôtel de ville de Quaregnon, Eugène Bodson, 1939 (Grand-Place, 1).
- Siège du Gouvernement provincial du Hainaut à Mons, Robert Gauquié et Louis Godin, 1939 (rue Verte 11-13).
- Ancienne radio Émile Lucas à Châtelet, Alfred Machelidon, 1939 (place d’Aremberg, 27-28).
- Ancien restaurant Le Carillon à Tournai, Henry Lacoste, 1939 (angle de la Grand Place et du réduit des Sions).
- Chapelle musicale Reine Élisabeth à Waterloo, Yvan Renchon, 1939 (chaussée de Tervuren, 445).*
- Ancienne brasserie Bavery à Couillet (Charleroi), Charles Van Nueten, 1940 (route de Châtelet, 488).
- Maison Goffin-Bovy à Tilff (Esneux), Pierre Rousch, 1941 (rue des Hêtres, 46).
- Anciens bains et thermes de la Sauvenière à Liège (aujourd’hui Cité Miroir), Georges Dedoyard, 1942 (place Xavier Neujean, 22).*
1946-1977 – De la reconstruction d’après-guerre aux villes universitaires
Ancienne piscine de Mouscron
Après la Seconde Guerre mondiale, la Wallonie, comme le reste de la Belgique, fait face à d’importantes reconstructions, s’appuyant sur des plans d’urbanisme qui oscillent entre réhabilitation des centres anciens (Tournai) et une adoption enthousiaste des principes du modernisme par des architectes qui s’inspirent de la charte d’Athènes (René Panis à Saint-Ghislain, groupe L’Équerre à Flémalle, groupe EGAU à Angleur).
Des expressions remarquables du style international sont réalisées, notamment par Jacques Depelsenaire à Charleroi (palais de justice, centre de délassement) et les architectes des groupes L’Équerre et EGAU à Liège (palais des Congrès, cité de Droixhe), dans le contexte de l’accueil de l’exposition universelle à Bruxelles en 1958. À la campagne, la réalisation de sites de commémoration liés au conflit (Baugnez à Malmedy, Brûly-de-Pesche à Couvin, Mardasson à Bastogne, Henri-Chapelle à Plombières…) et la reconstruction des lieux de culte endommagés en provinces du Luxembourg et de Namur, portée par le chanoine André Lanotte, donnent lieu à une série de réalisations exceptionnelles où s’illustrent particulièrement Roger Bastin et Jacques Dupuis, qui deviendront des figures majeures du renouveau de l’architecture en Wallonie. Jacques Dupuis, régulièrement associé à Simone Guillissen-Hoa et Albert Bontridder, incarne à Mons l’admiration pour le modernisme scandinave de toute une génération d’architectes qui s’illustreront dans des projets témoignant d’une grande subtilité (maisons, cités sociales, écoles), certains s’affirmant ensuite comme des figures locales importantes (René Panis, André Deghislage, Claude Stampe, Louis Everaert, Michel Dussart, Jean Cosse, Émile-José Fettweis, Charles Dumont, Jean Godart, Jean Barthelemy…), tandis que Roger Bastin, au départ de son atelier à Namur, se fait chantre des matériaux bruts, comme le béton et le moellon apparents, dans une déclinaison de l’architecture brutaliste dans des projets de grande échelle (sanctuaires de Beauraing, grand séminaire et université de Namur…), un courant qui rencontre également ailleurs en Wallonie un large écho chez d’autres architectes (Franz Laurent, Lucien Cnockaert, Marcel Geenen, Paul Caulier et Philippe Lepère, Henri Bonhomme…).
L’après-guerre est marquée par d’intenses transformations architecturales, reflétant une aspiration forte à la modernité, portée par l’amélioration du confort domestique et le développement sans précédent de la mobilité individuelle, encouragée par la construction du réseau (auto)routier qui disperse progressivement les lieux de résidence et transforme les centres urbains, dans des vastes opérations de démolition-reconstruction du tissu urbain historique, comme à Liège avec le complexe Chiroux-Croisiers ou ailleurs dans la construction des maisons de la culture (Tournai, Wépion…).
L’expérimentation est au cœur de certaines pratiques, avec des architectes qui s’emparent de la préfabrication en bois et en acier (Jean Englebert à Liège, Emmanuel Meurisse à Namur, Pierre Corbisier en Brabant wallon, Paul Petit à Charleroi et Fernand Pouillon à Seraing…), s’essaient à des formes inédites (maison-sculpture de Jacques Gillet à Liège, maison-escargot de Freddy Gallez à Quévy, maison-tente de Jean-Marie Huberty et André Paduart à La Hulpe…) ou explorent la construction solaire (Eugène Moureau à Nandrin, Jean Wilfart à Tournai…). Lucien et Simone Kroll placent de leur côté les usagers au cœur du processus de conception dans des projets remarquables (église de Biesmerée à Mettet, la maison familiale à Braine-l’Alleud, maison des dominicains à Rixensart).
L’aventure de la construction des sites universitaires à Liège (campus du Sart Tilman sous la direction de Claude Strebelle) et de la ville neuve de Louvain-la-Neuve (sous la direction du groupe Urbanisme Architecture) offrent l’opportunité à des architectes de s’affirmer au premier plan, grâce aux commandes qu’ils reçoivent à ces occasions : Yves Lepère, André Jacqmain et Jean Cosse à Louvain-la-Neuve, Charles Vandenhove à Liège.
- Hôtel de ville de Jemeppe-sur-Meuse (Seraing), Joseph Moutschen, B. Sélerin et J. Mullenaerts, 1947 (quai des Carmes, 45).
- Maison Cornez à Mons, René Panis, 1947 (boulevard Président Kennedy, 125).
- Ancienne piscine de Mouscron, Jules Geldhof, 1948 (place Charles de Gaulle).
- Abbaye d’Orval (Florenville), Henri Vaes, 1948 (Orval, 1).
- Mémorial américain de Baugnez (Malmedy), Roger Bastin et Jacques Dupuis, 1948 (route de Luxembourg, 11).
- Chapelle Notre-Dame du Maquis à Brûly-de-Pesche (Couvin), Roger Bastin et Jacques Dupuis, 1948 (rue de la Forestière).
- Reconstruction d’Angleur à Liège (chantier national et complexe de logements), groupe EGAU, à partir de 1949 (rues du Prince Régent, de Grâce-Berleur, Ovide Decroly, Vaudrée, de la Résidence et du Vallon).
- Maison Gérard à Namur, Peter Callebaut, 1949 (avenue Félicien Rops, 3).
- Maison Gua à Wépion, Claude Laurens, 1950 (route Saint-Gérard, 48).
- Hôtel de ville de Marcinelle (Charleroi), Joseph André, 1950 (avenue Eugène Mascaux, 100).
- Mémorial du Mardasson à Bastogne, Georges Dedoyard, 1950 (colline du Mardasson, 5).*
- Maison Depelsenaire à Marcinelle (Charleroi), Jacques Depelsenaire, 1950 (place de la Villette, 4).
- Cité de l’enfance Le Ropieur à Mons, Jacques Dupuis, Léon Bauduin et Albert Bontridder, 1952 (chaussée de Beaumont, 21).
- Ancien institut provincial pour aveugles et amblyopes de Ghlin (Mons), Jacques Dupuis, Simone Guillissen-Hoa et Albert Bontridder, 1953 (rue du Temple, 2).
- École gardienne de Frameries, Jacques Dupuis, 1953 (place Calmette, 1).
- Écoles techniques féminines du Hainaut à Saint-Ghislain, Victor Bourgeois, 1953 (avenue de l’Enseignement, 45).
- Chapelle de Pont-de-Bonne (Modave), Charles Vandenhove et Lucien Kroll (avec la collaboration de Jacques-Grégoire Watelet), 1953 (route de Limet, 86).
- Maison Lhoest à Angleur (Liège), Hyacinthe Lhoest, 1953 (Rue Félix Paulsen, 43).
- Palais de justice de Charleroi, Simon Brigode et Jacques Depelsenaire, 1954 (avenue Général Michel, 1-2 et boulevard Alfred de Fontaine, 8).
- Maison Gilissen à Heusy (Verviers), Groupe a (Émile-José Fettweis et Henri Stenne), 1954 (chemin des Grands Rus, 13).
- Maison et cabinet médical Pirard à Verviers, groupe Planning (Gaston Marchot, et Robert Busch), 1954 (rue Spinhayer, 31).
- Maison Lambiotte à Waterloo, Lucien Engels, 1954 (avenue des Lilas, 54).
- Maisons jumelées Landrien à Waterloo, Lucien Kroll et Charles Vandenhove, 1954 (avenue des Vallons, 30-32).
- Maison Misonne à Namur, Roger Bastin, 1955 (rue Théodore Baron, 16).
- Monument national à la Résistance à Liège, Paul Étienne, 1955 (parc d’Avroy).
- Maison Gillet, groupe a (Émile-José Fettweis et Henri Stenne), 1955 (Rue du Château-Massart, 76).
- Maison Carlier à Liège, Charles Carlier, 1956 (avenue de l’Observatoire, 233).
- Maison Dumont à Braine-le-Comte, Jacques Dupuis et Albert Bontridder, 1956 (rue des États-Unis, 31).
- Maison Busine à Gerpinnes, Jacques Dupuis et Albert Bontridder, 1956 (place de Hymiée, 42).
- Église Saint-Georges de Marloie (Marche-en-Famenne), Victor Sarlet et Raymond Lamarche, 1956 (rue de la Station).
- Palais des Beaux-Arts de Charleroi, Joseph André, 1957 (place du Manège, 1).
- Église Saint-Maximin à Jehonville (Bertrix), Roger Bastin et Jacques Dupuis, 1957 (place Paul Verlaine).
- Cité-jardin du Bois de Mons, René Panis, 1957 (Parc du Bois de Mons).
- Cité de Droixhe à Liège, notamment les immeubles de logements sociaux Truffaut, groupe EGAU, 1957 (avenue Georges Truffaut) ; le cinéma Le Parc, Charles Carlier, 1959 (rue du Parc) ; le complexe social avec école, bibliothèque et salle de fêtes, groupe EGAU, 1968 (rue Armand Rassenfosse, avenue de Lille, rue Hector Chenay et place de la Libération) ; l’église Saints-Pierre-et-Paul et son parc, groupe EGAU, 1973 (rue Ernest Marneffe).
- Centre de délassement Edmond Leburton à Marcinelle (Charleroi) et Loverval (Gerpinnes), notamment le centre de jeunesse, le centre nautique et le restaurant-centre de location de canots, Jacques Depelsenaire et Willy Van Gils, 1958, 1960 et 1970, (avenue des Muguets, 16, allée des Cygnes, 1, allées des Lacs, 16).
- Maison Bosny à Liège, Louis Bosny, 1958 (rue Chauve-Souris, 13).
- Maison Mozin à Liège, Jules Mozin, 1958 (rue de Campine, 402).*
- Cité du Bois Saint-Jean à Ougrée (Seraing), groupe EGAU, 1958 (avenue du Centenaire, voisinages Modeste Grétry, César Franck, Eugène Ysaye, rue Hillier et place Gutenberg).
- Église Notre-Dame de l’Assomption à Namur, Albert Mairy et Jean Thibault, 1958 (place des Tilleuls).
- Église du Christ-Réssucité à Tubize, Jean-Marie Ellenberger, 1958 (rue Ernest Simonet).
- Basilique Saint-Christophe à Charleroi, Joseph André, 1958 (place Vauban).*
- Palais des Congrès à Liège, groupe L’Équerre, 1958 (Esplanade de l’Europe, 2).*
- Chapelles mariales de Bertrix, Roger Bastin, Jacques Dupuis et Guy Van Oost, 1959 (Burhaimont, Renaumont, Le Culot et Saupont).*
- Maison Cosse à Waterloo, Jean Cosse, 1959 (avenue des Sansonnets, 1 et avenue des Petits Champs, 30).
- École-Jardin du Bois Brûlé à Ghlin (Mons), Jean-Pierre Saintenois, 1959 (résidence Charles Plisnier, 28B).
- Maison Englebert à Angleur (Liège), Jean Englebert, 1959 (rue du Beau-Hêtre, 1).
- Maison et dépôt de bières Michaux à Saint-Symphorien (Mons), Jacques Dupuis et Albert Bontridder, 1959 (chaussée du Roi Baudouin, 252).
- Maison-atelier Bastin à Salzinnes (Namur), Roger Bastin, 1959 (avenue Vauban, 2).*
- Maison Devolder à Mouscron, Gilbert Devolder, 1959 (rue des Perdrix, 51).
- Maison Vandeberg à Jupille-sur-Meuse (Liège), Nicolas Simon, 1959 (Rue de l’Araine, 66).
- Maison Deghislage à Péruwelz, André Deghislage, 1960 (rue des Américains, 89).
- Habitation et atelier Camus Ker Michel à Mons, Jacques Dupuis, Albert Bontridder et Jacques Dehon, 1960 (chaussée de Binche, 163).
- Maison La Roncière à Ghlin (Mons), Jacques Dupuis et Albert Bontridder, 1960 (route d’Ath, 322).
- Musée lapidaire de Montauban-sous-Buzenol (Étalle), Constantin Brodzki, 1960 (rue de Montauban, 23).
- Cimetière américain de Henri-Chapelle (Plombières), Holabird, Root & Burgee, 1960 (rue du Mémorial américain, 159).
- Université de la Paix à Tihange (Huy), Jean Godart et André Dombar, 1961 (rue de la Paix).
- Maison Demaret-Debieve à Quaregnon, André Piérard, 1961 (rue du Calvaire, 33).
- Maison Jasinski dite villa Les roches de Rigeon à Han-sur-Lesse (Rochefort), Stanislas Jasinski, 1961 (Forêt de Freÿr).
- Chapelle Saint-Nicolas à Agimont (Hastière), Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost), 1961 (angle de la route de Philippeville et de la rue des Bas Prés).
- Église Saint-Pie X à Ottignies, Pierre Pinsard, 1961 (avenue van de Walle, 38).
- Cité d’Amée à Jambes (Namur), José Ledoux et Jacques Collin, 1961 (rues de la Plage d’Amée et des Peupliers).
- Université de Mons, notamment la cité estudiantine Pierre Houzeau de Lehaie, René Panis, 1962 (boulevard Dolez, 69).
- Centre sportif du Grand séminaire de Liège, groupe EGAU, 1962 (rue des Prémontrés, en face du 40).
- Maison Schotte à Tournai, Robert Schotte, 1962 (quai Dumon, 10).
- Chapelle de l’institut Sainte-Marie à Jambes (Namur), Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost et d’Albert Mairy), 1962 (chaussée de Liège, 246).
- Chapelle Saint-Isidore à Gênes (Rendeux), Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost), 1962 (rue Saint-Isidore).
- Musée royal de Mariemont à Morlanwelz, Roger Bastin et Charles Gauquié, 1962 (chaussée de Mariemont, 100).*
- Maison Simon à Eben-Emael (Bassenge), Nicolas Simon, 1962 (rue d’Eben-Emael, 15).
- Maison De Four à Mouscron, Arthur Degeyter, 1962 (avenue Reine Astrid, 83).
- Maison Robbe à Frameries, Freddy Gallez, 1963 (rue du Millénaire, 13).
- Maison et atelier Spinette à Saint-Symphorien (Mons), Jacques Dupuis et Albert Bontridder, 1963 (chaussée du Roi Baudouin, 272).
- Centre œcuménique de Chevetogne (Ciney), Lucien Kroll, 1963 (rue du Monastère, 65).
- Église Saint-Lambert à Villers-sur-Lesse (Rochefort), Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost et d’Emmanuel Meurisse), 1963 (rue de la Famenne).
- Maison Huberty à La Hulpe, Jean-Marie Huberty, André Paduart et Jacques Gillet, 1963 (chemin Long, 331).
- Maison Charles à La Louvière, Robert Charles, 1964 (avenue du Docteur Grégoire, 18).
- Maison Brasseur à Soignies, Pierre Farla, 1964 (chemin des Théodosiens, 52).
- Maison Everaert à Mont-sur-Marchienne (Charleroi), Louis Everaert, 1964 (chaussée de Thuin, 166).
- Maison Vandenhove à Liège, Charles Vandenhove & Associés, 1964 (rue Chauve-Souris, 60).
- Séminaire de Floreffe, Roger Bastin, 1964 (rue du Séminaire, 7).
- Hôtel de ville de Gilly et Centre du temps choisi à Charleroi, De Brigode, Balériaux & Associés, 1964 (place Jules Destrée, 5 et chaussée de Lodelinsart, 22).
- Sanctuaires Notre-Dame de Beauraing, Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost), 1964 (rue de l’Aubépine, 12).
- Abbaye Notre-Dame de Soleilmont (Fleurus), Frans Laurent, 1964 (avenue Gilbert, 150, lieu-dit Terre de l’Ermitage).
- Usine Torrington à Nivelles, Marcel Breuer et Hamilton Smith, 1964 (rue de l’Industrie, 4).
- Monastère de Wavreumont à Stavelot, Claude Stampe et Jean-Pierre Gouthière, 1965 (Wavreumont, 9).
- Collège du Christ-Roi à Ottignies, Paul Caulier et Philippe Lepère, 1965 (rue de Renivaux, 25).
- La Maison familiale à Braine-l’Alleud, Lucien Kroll, 1965 (Chaussée Bara, 150 et rue du Soleil Levant).
- Maison Repriels à Neupré, Charles Vandenhove, 1965 (rue Strivay, 5).
- Maisons Mairy à Salzinnes (Namur), Albert Mairy, 1966 et 1976 (allée de Menton, 23, 21).
- Campus de l’institut provincial d’enseignement agronomique La Reid (Theux), service provincial des bâtiments, à partir de 1966 (rue du Canada, 157).
- Église Saint-Roch à Bois-de-Villers (Profondeville), Roger Bastin (avec la collaboration de M. Genot, Emmanuel Meurisse et Jean Thibault), 1966 (place de l’Armistice).
- Ancien siège de la société générale de banque de Mons, Jacques Dupuis, Albert Bontridder et Henri Guchez, 1966 (avenue Frères Orban, à l’angle du Boulevard Dolez).
- Ancien hôtel de ville et centre médical d’Ougrée (Seraing), groupe EGAU, 1966 (Esplanade de la Mairie, 2).
- Campus universitaire du Sart Tilman à Liège, notamment le magasin à livres (B24), Charles Vandenhove & Associés, 1964 ; les homes des étudiants (B13), André Jacqmain, 1967 ; l’ancien restaurant universitaire (B8), André Jacqmain, 1968 ; la chaufferie centrale (B10), Claude Strebelle, 1968 ; l’institut d’éducation physique (B21), Charles Vandenhove & Associés, 1971 ; l’extension de l’institut de chimie, Claude Strebelle et Charles Dumont, 1979 ; le centre hospitalier universitaire (B34-B36) *, Charles Vandenhove & Associés, 1987.
- Grand séminaire de Namur, Roger Bastin (avec la collaboration de Guy Van Oost et de Charles Warnier), 1967 (rue Henri Blès, 188-190).
- Clinique mortuaire universitaire et centre de transfusion sanguine à Liège, Charles Vandenhove & Associés, 1963 et 1967 (rue Dos Fanchon, 41).
- Maison Bastin à Montegnée (Saint-Nicolas), Charles Dumont, 1967 (rue André Renard, 25).
- Maison Gazon-Nelles à Sourbodt (Waimes), Bruno Albert, 1967 (route de Botrange, 30).
- Maison Schoffeniels à Olne, Charles Vandenhove & Associés, 1967 (Riessonsart, 107).
- Maison Lambert à La Louvière, Claude Stampe et Jean-Pierre Gouthiere, 1967 (rue Victor Boch, 86).
- Résidence Georges Simenon à Liège, Jean Poskin (avec la collaboration de Henri Bonhomme), 1967 (rue Méan, 44).
- Maison-sculpture à Angleur (Liège), Jacques Gillet, René Greisch et Félix Roulin, 1967 (rue de la Belle Jardinière, 318).
- Maison Lambotte à Chaudfontaine, Charles Dumont, 1967 (rue du XIII août, 50).
- Maison avenue de Lauzelle à Louvain-la-Neuve, Jean Godart, 1967 (avenue de Lauzelle, 25).
- Résidence Lucien Brull à Liège, Charles Vandenhove & Associés, 1967 (quai Godefroid Kurth, 45).
- Mémorial Kongolo à Gentinnes (Chastre), Charles Jeandrain, 1967 (rue du Couvent, 140).
- Église Notre-Dame de Sart-en-Fagne (Philippeville), Roger Bastin, 1967 (rue Centrale).
- Habitations groupées de la société nationale de la petite propriété terrienne à Biron (Ciney), Jean Cosse, 1967 (square Kennedy).
- Collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant, Roger Bastin et Philippe Jaspard, 1968 et 1986 (rue de Bonsecours, 2).
- Maison à Dave (Namur), Fernand Derijck (Deryck), 1968 (rue du Rivage, 215).
- Internat du collège Champagnat à Couvin, Émile Verhaegen, 1968 (route de Pesche, 24).
- Maison Jardon-Lecat à Verviers, Émile-José Fettweis, 1968 (avenue Peltzer, 37).
- Église Saint-Pierre de Biesmerrée (Mettet), Lucien Kroll, 1968 (rue du Village, 10).
- École du Bois Marcelle à Marcinelle (Charleroi), Louis Everaert et Michel Dussart,1968 (rue de Nalinnes, 630).
- Maison Dufays à Blegny, Charles Vandenhove & Associés, 1969 (rue de Loneux, 2).
- Monastère de la Roseraie dit monastère de l’Alliance à Rixensart, Roger Bastin (avec la collaboration de Pierre Lamby), 1969 (rue du Monastère, 82).
- Maison Herbillon à Loncin (Ans), Jean Barthélemy (avec la collaboration de John Berhaut), 1969 (rue du Rossignol, 1).
- Piscine et crèche Hélios à Charleroi, Jean Yernaux, 1970 (rue de Montigny, 101-103).
- Maison Boudry à Froyennes (Tournai), Johan Baele (BARO), 1970 (chemin Royer, 15).
- Résidence Les Bruyères à Marcinelle (Charleroi), Claude Stampe et Jean-Pierre Gouthiere, 1970 (rue de Nalinnes, 179).
- Maisons Rythmor à Bierges (Wavre), Pierre Corbisier, 1970 (chemin du Plagniau, 40).
- Maison Béghin à Tournai, André Béghin, 1970 (rue du Crampon, 4a).
- Église Saint-Georges à Francorchamps (Stavelot), Marcel Geenen, 1970 (Rue de Neuville, 23).
- Maison Raze à Hony (Esneux), Jean Godart, 1971 (rue d’Avister, 45).
- Maison Laval au Bercuit (Grez-Doiceau), Atelier d’architecture de Genval (André Jacqmain et Nicole Beeckmans), 1971 (champ de Presenne, 10).
- Centre culturel Marcel Hicter La Marlagne à Wépion (Namur), Charles Burton, 1971 (avenue des Marronniers, 26).
- École hôtelière provinciale de Namur, Albert Mairy, 1971 (avenue de l’Ermitage, 7).
- Centre de télécommunications de la RTT à Lessive (Rochefort), Henri Guchez et Jacques Dupuis, 1972 (Rue de l’Antenne).
- Internat de la cité Georges Point à Tournai, Renold Lavend’Homme (service de la province du Hainaut), 1972 (rue Paul Pastur, 4).
- Maison Pochet à Flémalle, Charles Dumont, 1972 (Grand-Route, 11).
- Maison Storme à Quévy-le-Petit (Quévy), Freddy Gallez, 1972 (rue du Blairon, 14b).
- Sart Saint-Nicolas à Marcinelle (Charleroi), Paul Petit (avec la collaboration de Jean-Marie Anbergen), 1973 (rue Sart Saint-Nicolas).
- Maisons métalliques de Seraing, Guy Jacobs (sur la base du projet de Fernand Pouillon), 1973 (rue du Croupet, 341 et 343, square des Muguets, 1 et rue de la Maison Blanche, 15).
- Institut médicopédagogique provincial René Thône à Marcinelle (Charleroi), C. Manderlier, Jacques Monniez, P. Ghuys (service de la province du Hainaut), 1973 (rue du Débarcadère, 100).
- Université catholique de Louvain, notamment la place et la bibliothèque des sciences, André Jacqmain, 1973 (place des Sciences 1-3 et place Galilée 9-10) ; les halles universitaires, Yves Lepère, 1976 (place de l’Université et rue des Wallons) ; les logements étudiants de la Neuville, Pierre Coussement, 1973 (rue de la Neuville et rampe des Ardennais) ; Maphys, Émile-José Fettweis et associés, 1974 (rue des Wallons et place Galilée) ; le collège Jacques Leclercq, Jean Cosse et Émile Verhaegen, 1975 (place Montesquieu, 4) ; le collège Érasme, Jean Cosse et Émile Verhaegen, 1979, (places Cardinal Mercier, 14, et Blaise Pascal, 1) ; l’institut d’éducation physique, Lucien-Jacques Baucher & Associés, 1975 (place Pierre de Coubertin) ; la piscine de Blocry, bureau d’Engineering et d’Architecture industrielle (Claude Goelhen), 1981, (rue du Castinia, 8) ; le cyclotron, Roger Bastin, 1971 (chemin du Cyclotron, 2).
- Maison Dumont à Boncelles (Seraing), Charles Dumont, 1973 (rue du Moulin, 12).
- Maison des jeunes et de la culture de Comines (Comines-Warneton), Lucien Cnockaert, 1973 (rue des Arts, 2).
- Maison Quinet à Nandrin, Eugène Moureau, 1973 (rue des Martyrs, 23).
- Maison Sequaris à Soumagne, Jacques Sequaris, 1973 (rue de l’Égalité, 289).
- Pavillon Ledur à Ligneuville (Malmedy), Bruno Albert, 1973 (Derrière les Jardins, 37).
- Maison Van Ryn à Tenneville, André Van Ryn, Marc Van der Stricht et Isidore Zielonka, 1974 (Laneuville-au-Bois, 35).
- Maison Zenoni à Pecq, Giorgio Zenoni, 1974 (Grand-Rue, 21).
- Maison Godart à Mons, André Godart, 1974 (Cronque Rue, 2-4).
- Maison Poncelet à Bois-de-Villers (Profondeville), Eugène Moureau, 1975 (rue Abbé Istasse, 58).
- Maison Dussart à Thuin, Michel Dussart, 1975 (rue du Nespériat, 19a-b).
- Rénovation des maisons romanes de Tournai, Henry Lacoste et Frans Stiphout, 1975 (rue Barre Saint-Brice, 10-12).
- Maison Sous le tulipier à Dalhem, François Terlinden, 1975.
- Maison Fox à Stavelot, Axel Ghyssaert, 1975 (chemin du Hercheray, 33).
- Maison dans une ancienne briqueterie à Lasne, Baudouin Libbrecht, 1975 (Chemin de Nivelles, 1).
- Maisons des dominicaines à Louvain-la-Neuve, Lucien et Simone Kroll, 1975 (rue de Renivaux, 29a).
- Maison Wuidar à Tilff (Esneux), Charles Vandenhove & Associés, 1976 (avenue Paul Van Hoegaarden, 38).
- Maison Fettweis à Heusy (Verviers), Émile-José Fettweis, 1976 (Verte Voie, 1).
- Maison Müller à Burnenville (Malmedy), Jean Englebert, 1976 (Chemin du Paradis, 5).
- Paroisse et maison des dominicains à Rixensart, Lucien et Simone Kroll, 1976 (chemin du Meunier, 16-17).
- Villa Schatten au Bercuit (Grez-Doiceau), Henri Montois et Jersy Kowal, 1976 (chemin Mazy, 5).
- Complexe Chiroux-Kennedy-Croisiers à Liège, Jean Poskin et Henri Bonhomme, 1976 (rue du Méry, rue des Croisiers, quai Paul Van Hoegaarden).
- Cité du Beauvallon à Battice (Herve), groupe Planning (Robert Busch et Gaston Marchot), 1977 (rue Beauvallon, 1-45).
1978-1989 – De la post-modernité aux écritures singulières
Cité-théatre d’Hadès à Hornu
Dès la fin des années 1960 et surtout durant les années 1970, un retour à l’appréciation du patrimoine historique et une critique du modernisme radical mènent à une architecture qui tente de réconcilier les innovations modernes avec une sensibilité historique. La fin de cette période voit l’émergence du postmodernisme en Wallonie, caractérisé par un dialogue renouvelé avec le passé.
Les initiatives de rénovation urbaine et de préservation du patrimoine, comme la cour Saint-Antoine à Liège et la cité Jacques Franeau à Mons, gagnent en importance, influencées par des mouvements citoyens et des réflexions critiques sur l’urbanisme et l’architecture. Des figures comme Charles Vandenhove à Liège et Odon Dupire, Pierre Farla et André Godart à Mons jouent un rôle clé dans cette transition, en intégrant des références historiques dans leurs œuvres tout en explorant de nouvelles formes d’expression architecturale, tandis que certains, comme Henri Guchez et Manuel Núñez-Yanowsky, en atteignent les limites (cité-théâtre d’Hadès à Hornu et école spécialisée de Quaregnon).
À leurs côtés, plusieurs architectes développent des approches singulières (Philippe Samyn dans le Brabant wallon, Bruno Albert, John Berhaut-Streel, AUSE à Liège, Michel Dussart dans le Hainaut, Gérard Béthume à Namur…), certains s’inscrivant dans l’architecture organique (Bernard Herbecq à Liège, Henri Chaumont à Érezée, Philippe Mousset à Fleurus…), ouvrant la voie à la génération d’architectes qui s’affirmeront à la fin du siècle.
Ce mouvement vers un langage postmoderne souligne une époque de réflexion et de réévaluation des principes architecturaux et urbanistiques, marquant une étape significative dans l’histoire de l’architecture du XXe siècle en Wallonie. Les projets tels que la Maison Herbecq à Jehay (Amay) et l’église Saint-Charles Borromée à Mont-Godinne (Yvoir) en 1978 par Jean Cosse montrent une fusion entre fonctionnalité et sensibilité au paysage et au sacré. L’université de Namur, avec ses différentes composantes réalisées principalement par Roger Bastin, incarne un modernisme adapté aux exigences éducatives et de recherche. Les maisons conçues par des architectes comme John Berhaut-Streel et Claude Strebelle mettent en évidence une architecture résidentielle qui explore des formes organiques et une intégration avec le paysage, marquant un départ de l’austérité du modernisme précoce. Des interventions comme la maison-bulle à Fleurus par Philippe Mousset et la rénovation de l’hôtel Torrentius à Liège par Charles Vandenhove illustrent une expérimentation formelle et une appréciation du patrimoine intégrant des œuvres d’art contemporaines.
La période voit également des projets tels que le village de vacances de Coo et la cité-théâtre d’Hadès à Hornu, révélant un intérêt pour des approches équilibrant fonctionnalité, impact environnemental et social. En somme, de 1978 à 1989, l’architecture wallonne embrasse une pluralité de visions, naviguant entre respect du passé et exploration de nouvelles possibilités, soulignant l’évolution vers une architecture expressive et diversifiée.
- Maison Herbecq à Jehay (Amay), Bernard Herbecq, 1978 (rue Zénobe Gramme, 19).
- Église Saint-Charles Borromée à Mont-Godinne (Yvoir), Jean Cosse, 1978 (angle de la rue du Centre et du chemin du Renissart).
- Université de Namur, notamment la bibliothèque Moretus Plantin, Roger Bastin, avec la collaboration de Guy Van Oost, Jean-Charles Boreux et Thierry Lanotte, 1979, (rue Grandgagnage, 19) ; la faculté de droit, Roger Bastin, 1973 (rempart de la Vierge, 5) ; la faculté d’informatique, Roger Bastin, 1973 (rue Grandgagnage, 21) ; le département de physique-chimie, Roger Bastin, 1973 (rue Grafé, 2) ; l’arsenal*, Roger Bastin, 1982 (rue Bruno, 11).
- Maison Berhaut-Streel à Embourg (Chaudfontaine), John Berhaut-Streel, 1979 (avenue du Chéret, 11).
- Village de vacances de Coo (Stavelot), Marcel Geenen et Émile-José Fettweis, 1979 (chemin des Vieux Sarts).
- Maison Strebelle à Tilff (Esneux), Claude Strebelle, 1979 (rue du Vieux-Bois, 16).
- Maison Leclercq à Wépion (Namur), A.U.3 (Emmanuel Meurisse et Pierre Léonard), 1980 (Fond des Chênes, 203).
- Résidence du Soleil à Nimy (Mons), Freddy Gallez, 1980 (rue Résidence du Soleil).
- Centre Mutien Marie de Malonne (Namur), Michel Dussart (avec la collaboration de Jean-Louis Dumortier), 1980 (Fond de Malonne, 117).
- Maison-bulle à Fleurus, Philippe Mousset, 1981 (chaussée de Charleroi, 615).
- Rénovation de l’hôtel Torrentius à Liège, Charles Vandenhove & Associés, 1981 (rue Saint-Pierre, 15).
- Fondation universitaire luxembourgeoise (aujourd’hui Arlon Campus Environnement) à Arlon, André Vigneron et Christian Brevers, 1982 (avenue de Longwy, 185).
- Maison de la culture de Tournai, Simone Guillissen-Hoa (avec la collaboration de Claude Ginion, Jean-Marie Pirson et André Winance), 1982 (boulevard des Frères Rimbaut).
- Cité-théatre d’Hadès à Hornu (Boussu), Atelier du Grand-Hornu (Henri Guchez) et Manuel Núñez-Yanowsky, 1982 (rue de Wasmes et Rue De Gorge).
- Centre culturel Waux-Hall à Nivelles, Urbat (Frédéric De Becker et Pierre Puttemans), 1982 (place Albert Ier, 1).
- Maison Meunier-Kanabus à Mons, Archi Vert (Brigitte Kanabus et Herbert Meunier), 1982 (rue des 4 Fils Aymon).
- Cité Jacques Franeau à Mons, DFG (Odon Dupire, Pierre Farla et André Godart), 1982 (rue du Parc, 26-28-30-32 et ruelle du Cerf Blanc, 1-3).
- Église Saint-François d’Assise à Louvain-La-Neuve, Jean Cosse, 1983 (parvis Saint-François).
- Maison du Parc-Botrange à Waimes, Jean Englebert, 1983 (rue de Botrange, 131).
- Extension de l’institut technique de Morlanwelz, AUSE (André Dombar, Émile-José Fettweis et Eugène Moureau), 1984 (rue Raoul Warocqué, 46).
- Athénée royal de Waterloo, Philippe Samyn and Partners, 1984 (avenue Émile Theys, 34).
- Cité du Bernalmont à Liège, Pierre Arnould et René Greisch, 1984 (Rues Chapeauville, 1-19 et Renardi, 262-292).
- École primaire et secondaire spécialisée à Quaregnon, Atelier du Grand-Hornu (Henri Guchez) et Manuel Núñez-Yanowsky, 1985 (rue du Plat Rie, 345).
- Maison Roland à Namur, Gérard Béthume, 1985 (rue de Bomel, 162).
- Pavillon et maison Herzet à Esneux, Bruno Albert, 1969 et 1985 (Avenue Montefiore, 65).
- Cour Saint-Antoine à Liège, Charles Vandenhove & Associés, 1985 (Cour Saint Antoine).
- Quartier de Messines à Mons, DFG (Odon Dupire, Pierre Farla et André Godart), 1985 (rues des Arquebusiers, de la Grande Pêcherie, du Saudart, places du Bastion Vert et de la Grande Pêcherie, enclos des Récollets).
- Hall des sports de l’athénée royal Thil Lorrain à Verviers, Bruno Albert, 1986 (angle des rues Masson et du Gymnase).
- École solaire à Tournai, Jean Wilfart (fonds des bâtiments scolaires), 1986 (boulevard Léopold, 6).
- Ancien siège des éditions Mardaga à Liège, Bruno Albert, 1986 (rue Saint-Vincent, 12).
- Maison Lesage-Chaumont à Mormont (Érezée), Henri Chaumont, 1989 (place du Monument, 4).