Découvertes exceptionnelles de menhirs - Champ mégalithique de Wéris

Ce vendredi 13 avril, l’AWaP a présenté le résultat du programme de recherches consacré au complexe néolithique appelé « champ mégalithique de Wéris », en présence de Madame la Ministre Valérie De Bue en charge du Patrimoine. Les fouilles amorcées en septembre 2019 ont permis d’ajouter sept menhirs supplémentaires aux dix-sept préalablement connus.

Avec ses deux dolmens et ses menhirs, le complexe néolithique du « champ mégalithique de Wéris » fait non seulement partie du Patrimoine exceptionnel de Wallonie mais aussi d’un club restreint de sites préhistoriques d’importance européenne.

En 2019, le Gouvernement wallon demandait à l’Agence wallonne du Patrimoine de lui proposer un programme de recherches consacré à cet ensemble édifié vers 3.000 ans avant J.-C.

Les principales motivations étaient :

de faire évoluer l’état de connaissance et la vision globale du site, les dernières recherches datant de 2001 ;
d’améliorer les mesures conservatoires ;
d’engager des perspectives de mise en valeur à des fins pédagogiques et d’offres touristiques.

En réponse à ces préoccupations, l’AWaP a rédigé un programme d’actions pour la période de 2019-2024, qui s’articulent autour de 4 axes, à savoir :

Axe 1 : les fouilles archéologiques ;
Axe 2 : les prospections géophysiques ;
Axe 3 : la restauration ;
Axe 4 : la médiation.

Le lieu-dit « Champ de la Longue Pierre » qui s’étend à mi-distance des deux allées couvertes a été choisi pour servir de modèle d’études pour les trois premiers axes.

Ces pierres dont les poids oscillent entre 1,3 tonne et 9,2 tonnes étaient primitivement dressées dans des fosses et constituaient un alignement. Elles furent basculées dans des tranchées à la charnière des XVI^e et XVII^e siècles. La même intervention a localisé l’emplacement initial de deux autres menhirs fouillés en 1984 et déplacés ensuite pour des raisons agricoles. Une phase de restauration de l’ensemble de ces monolithes est planifiée par la Ville de Durbuy, en collaboration avec les Propriétaires et sous la supervision scientifique de l’AWaP.

Un second chantier de fouille vient de s’ouvrir en ce mois d’avril. Il s’attache à une autre zone du « Champ de la longue Pierre » où Hélène Danthine, professeure de Préhistoire à l’ULg, a exhumé en 1947 un gros bloc de poudingue identifié à un menhir abattu. Cette intervention ne permit malheureusement pas de dégager les traces du dressement primitif et se clôtura par le transfert de la pierre au bord du champ. L’objectif de notre fouille est de réexaminer cette zone sur une surface élargie afin de déterminer la présence de vestiges complémentaires.

Quant aux prospections géophysiques, elles ont fait l’objet d’un marché public qui a été attribué à la Société Sensar Consulting. A ce jour, une superficie de 4 hectares et demi a été traitée par géo-radar. Cette technologie qui permet d’obtenir une imagerie à haute résolution jusque 2 mètres de profondeur a détecté de nombreuses anomalies ; certaines correspondent vraisemblablement à des concentrations de monolithes enterrés dans des fosses. Une politique de gestion intégrée de ces vestiges potentiels est en cours de réflexion.

L’axe de la restauration comprend le redressement des monolithes découverts en 1984 et 2019, mais également des projets de réaménagement de l’accès aux sites des deux allées couvertes. Cet objectif vise à améliorer la mise en valeur des monuments et la circulation des visiteurs. L’installation d’équipements spécifiques (bancs, portique d’accès) sont prévus.

Le quatrième axe, la médiation, comprend plusieurs volets et s’intéresse à l’ensemble des mégalithes connus. Outre des publications et des exposés, cet axe doit combler le manque d’informations sur le terrain. Des textes sont en préparation et sont le fruit d’une collaboration entre l’AWaP, la Maison des Mégalithes et le Unesco Global Géopark Famenne Ardenne. La pose des panneaux est prévue pour la saison 2024.

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