les F.A.R.C.C. 

Les Fiches d’Aide à la Rédaction des Cahiers des Charges (F.A.R.C.C.) sont des documents  à destination de tout utilisateur travaillant dans le domaine de la restauration du Patrimoine Wallon. Elles ont été publiées pour la première fois en 2013 mais, soucieuse de répondre aux demandes de ses utilisateurs, l’AWaP a décidé de les faire évoluer.

Une nouvelle présentation permettant une lecture plus fluide, la possibilité de « copier/coller » les paragraphes importants pour les insérer directement dans les cahiers des charges, une nouvelle numérotation et maintenant articulées autour de seulement six chapitres,
les F.A.R.C.C.  2.0. sont maintenant à votre disposition !

Si la forme change, le fond reste le même :

L’objectif de ces fiches est d’aborder le processus de mise en œuvre en attirant l’attention sur les étapes fondamentales garantes du succès d’une opération de restauration, mais également de mettre en avant la qualité intrinsèque des matériaux à utiliser afin d’assurer la pérennité ceux-ci.

Elles sont une synthèse des informations techniques existantes sur le sujet concerné et sont complétées par l’expérience acquise par l’ensemble du personnel de l’AWaP.

Les F.A.R.C.C. sont évolutives avec  les nouvelles techniques et découvertes liées à la recherche sur les matériaux et grâce aux échanges entre les acteurs du monde patrimonial wallon.

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Quelques petits conseils en image ...

De l’importance de fixer parfaitement les ardoises

Sur certains édifices de grande ampleur, certaines zones des couvertures sont particulièrement exposées aux effets du vent, tant en termes de « pression » que de « dépression ». Une exposition aux vents dominants, la présence de reliefs architecturaux produisant des vortex, la hauteur de la couverture, l’environnement proche de l’édifice (isolé ou non) peuvent produire des effets néfastes sur le comportement de la couverture. Dans ces cas, une attention particulière doit être portée sur les moyens de fixation des ardoises afin d’éviter ce type de réaction.

Soudure autogène du plomb

La soudure autogène du plomb permet d’assembler deux pièces de plomb entre elles grâce  à la fusion de ce dernier. Elle est réalisée à l’aide d’un chalumeau « oxy-acétylène » ou « oxy-propane ». Elle ne nécessite pas d’autre apport de métal que le plomb lui-même. Elle confère ainsi une continuité, au niveau moléculaire, entre les différents éléments de plomb à réunir. Elle impose de respecter des règles essentielles comme la désoxydation préalable du plomb. Une main d’œuvre expérimentée et rigoureuse est indispensable pour la réussite de l’opération. La largeur du cordon sera fonction de l’épaisseur des éléments à souder. Les « vaguelettes » seront régulières, à intervalle constant, offrant un résultat régulier et net. 

sondage « pierre à pierre » à l’aide d’un marteau métallique

Lors de l’évaluation de l’état sanitaire des parements de la tour de la Thieulerie du Pont des Trous à Tournai, un sondage « pierre à pierre » a été réalisé à l’aide d’un marteau métallique. Pour que la pierre puisse être considérée comme bonne, elle devra offrir notamment un son clair et net. Dans le cas contraire, lorsque nous entendons un son sourd, cela révèle potentiellement une pathologie de celle-ci et donc la nécessité d’approfondir son analyse pour s’assurer de sa bonne tenue. Dans le cas illustré, la pierre du haut qui donne un son clair se révèle être en bon état. Celle du dessous, qui donne un son sourd révèle un défaut important de desquamation d’une épaisseur d’au moins 10 mm. qui va se détacher de la face vue pour finalement chuter sur la voie publique

Comment réceptionner une tranche de pierre calcaire

Préalablement au façonnage des éléments en pierre calcaire à destination de la restauration d’édifices, il faut s’assurer que la tranche extraite de la carrière est bien apte à remplir les objectifs techniques attendus. Pour ce faire, chaque tranche est « sonnée » à l’aide d’un marteau métallique. Un son clair et net révélera que la pierre est bonne pour la production des moellons, un son sourd entraînera le rebus du bloc de pierre. Dans le cadre de la restauration de la Tour du Bourdiel du Pont des Trous à Tournai (rive gauche), il a été décidé de mettre en œuvre des pierres "calcaire" issues de l'exploitation de la carrière de Gore, propriété du SPW. Préalablement au débitage et au façonnage en moellons équarris, chaque bloc extrait a donc été "sonné" à l'aide d'un marteau métallique afin de les réceptionner.

 

Extraction artisanale et avec savoir-faire, de la pierre de Tournai

Au cœur de la carrière de la Roquette, dans l’entité de Gaurain-Ramecroix, bien loin des procédés d’exploitation industriels, on extrait encore aujourd’hui, de manière artisanale et avec savoir-faire, de la pierre de Tournai à destination de la pierre de taille.

Des trous sont forés à l’aide d’un perforateur pneumatique manuel fleuret, équipé d’un taillant au carbure, selon la ligne de découpe souhaitée, à la profondeur du lit concerné par l’extraction. On insère dans ces trous des coins et contre-coins que l’on enfonce à serrage jusqu’à exercer, de manière la plus uniforme possible, la pression suffisante pour que le bloc se fissure naturellement sur la ligne de forage.

On exploite par ailleurs les interfaces des litées naturelles du sous-sol et/ou les fractures naturelles pour les extraire lit par lit. Dans le cas présent, les blocs sont extraits du « banc à tables » pour le futur façonnage de moellons équarris.

 

Façonnage d’un « rechassé » sur une bande à ourlet plein en plomb

Façonner un ourlet plein (ou roulé serré) rechassé sur une bande de plomb permet d’améliorer la rigidité de la bande et donc d’augmenter sa résistance aux effets du vent. Cela offre également un relief supplémentaire pouvant participer à l’amélioration esthétique du détail du raccord en l’occurrence la jonction de la partie sommitale d’un bulbe à la jonction avec le tambour chapeautant celui-ci. La composition est la suivante : bande de filet avec pince rechassée sur le dernier rang d’ardoises,  bande d’astragale avec ourlet plein sur la bande de filet et raccord à l’habillage en plomb du tambour.

Restauration des façades de l’Hôtel de Ville de Mons

Réalisation d’un bloc d’assise d’un piédroit d’une baie gothique du rez-de-chaussée de l’hôtel de ville de Mons. Après avoir reporté sur le bloc de grès « gris-blanc de Adamswiller » le tracé du calque, on procède à l’épannelage de la pierre pour ensuite façonner les différentes moulures :  baguette de nervure, cavets, etc… pour terminer avec une finition piquetée et une ciselure périmétrique à l’identique de l’existant.